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Histoire de la Tricoterie

De la fabrique de fauteuils à la fabrique de liens


Fondation d’une fabrique... de liens


En 2010, Joëlle Yana et Xavier Campion mûrissent déjà leur projet de lieu culturel atypique depuis dix ans. Touché·es par l’isolement social et convaincu·es que l’individualisme était le mal du siècle, ils·elles rêvent de créer un lieu basé sur la rencontre et l’intérêt pour l’Autre, une oasis où se croiseraient les publics et les disciplines.

Ils·elles visitent alors par hasard une usine dans le bas de Saint-Gilles, certes en piteux état, mais pleine de promesses. lls·elles rassemblent quelques ami·es autour d’eux·elles (Thomas et Catherine Delvaux, Geneviève van Tichelen, Damien Roegiers, Emmanuel Donnet, Benoît Herssens) qui constituent "les tricoteurs et tricoteuses" de la première heure. Ils·elles créent, avec une bonne dose d’inconscience, une coopérative (Théodore SC) pour lancer le projet et abriter l’utopie.

La Fabrique de liens est en marche, et plus de quarante coopérateur·rices les rejoignent dans les mois qui suivent.

À l’époque, le bâtiment accueille encore une usine de fabrication de meubles, après avoir été une usine de pâtes alimentaires et ensuite une usine de chaussures. Pendant près de 3 ans, des bénévoles et coopérateur·rices de tout bord se joignent à l’aventure et retroussent leurs manches pour accompagner la première phase de rénovation. Nous ne les remercierons jamais assez : ils·elles ont rendu possible l’éclosion du projet et l’ouverture de la Tricoterie le 6 mars 2013.

Durant ces différentes phases de rénovation, nous avons tenté de garder l’âme industrielle de ce lieu centenaire en rénovant les 1600m² du bâtiment tout en préservant les éléments architecturaux d’origine, mais aussi en effectuant les mises aux normes nécessaires pour y accueillir du public, en y injectant un maximum de lumière du jour et en y optimisant les questions énergétiques (Architecte de la première phase de rénovation : François Martens). Cette rénovation a été menée par de nombreux·ses artisan·es et artistes qui ont également contribué à y développer une esthétique singulière et cohérente, notamment en ce qui concerne le mobilier et les équipements.

Les deux premières années d’exploitation du site ont été joyeuses, chaotiques et pleines de surprises. Chacun·e a dû se démultiplier et apprendre de nouveaux métiers. Mais grâce à une énergie collective remarquable, le bateau est resté à flot.

Après cinq ans d’ouverture, le projet s’est structuré : la coopérative Théodore, propriétaire des bâtiments, est devenue seule organisatrice de l’activité événementielle et horeca du projet, tandis que La Tricoterie ASBL devenait seule responsable de la programmation socioculturelle. Un organigramme s’est dégagé, le projet s’est professionnalisé, les services, les compétences et l’expertise se sont diversifiés.


2021 : le Nouveau Départ


En 2021, la Tricoterie a entamé son "Nouveau Départ" : suite à une importante levée de fonds, la coopérative est passée de 47 à 342 coopérateur·trices et a levé plus de 500.000€. Grâce à ces financements, la coopérative a pu acheter le dernier morceau de l’ancienne fabrique industrielle : un bâtiment de 800m² situé juste à côté du premier bâtiment acheté en 2010.

Après plus d’un an et demi de travaux (en temps de COVID !), les nouveaux espaces de la Tricoterie ont été inaugurés le 16 septembre 2022. Le public a alors pu découvrir la pièce maîtresse de cette rénovation : le Boudoir, un écrin de 150 places dotée d’une acoustique optimale et destiné à accueillir musique classique, musique légère non-amplifiée et théâtre. La conception a été assurée par Jeannot Gillis, ingénieur et coopérateur, ainsi que par Bernard André, architecte, mais aussi avec le concours important de toute notre équipe. L’acousticien Daniel Léon a également offert ses précieux conseils.

À l’étage, le nouveau bâtiment comporte désormais une autre nouvelle salle, le Grenier, mais aussi deux toitures vertes et des aménagements rendant presque l’entièreté des espaces de la Tricoterie accessibles pour les personnes à mobilité réduite.


La Tricoterie, aujourd’hui, c’est...


... plus de 1600m²
... 7 espaces dédiés à notre programmation et disponibles à la location
... plus de 100 personnes employées chaque mois
... plus de 500 activités par an
... plus de 85.000 personnes qui poussent notre porte chaque année !

Notre projet a remporté le Prix de l’Économie Sociale en 2016, et nous continuons de grandir chaque jour, en restant fidèles à notre philosophie et à nos valeurs. Ce sont les merveilleuses rencontres que nous avons eu la chance de faire depuis dix ans qui ont permis la concrétisation de cette formidable aventure humaine. Merci à vous tou·tes, qui nous soutenez depuis des années et donnez tout son sens à notre "Fabrique de liens" !

Notre philosophie

Notre "Fabrique de liens" a beaucoup changé depuis son ouverture en 2013, mais nous veillons toujours à garder le cap en gardant nos valeurs chevillées au corps et en ne perdant jamais de vue la philosophie de notre projet.

Lors du lancement du projet, nous avions écrit un "manifeste" qui nous a servi de boussole durant les premières années. Le philosophe Edgar Morin en a notamment été l’inspirateur.


Le développement durable


Le développement durable est la valeur fondamentale sur laquelle s’est construite la Tricoterie. Créer un projet durable, c’est répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. C’est aussi l’idée de retrouver du sens et de la durabilité dans toutes les dimensions du projet : la rénovation du bâtiment, la pratique événementielle, l’alimentation proposée, le modèle économique, l’insertion dans un quartier et la dimension participative.

C’est donc un engagement environnemental, mais aussi un engagement social et économique, qui font de La Tricoterie un lieu "en transition".

Découvrez ici tout ce que nous mettons en place en termes de développement durable !

La vie poétique


Au-delà du développement durable, nous promouvons ce qu’Edgar Morin appelle un rapport « poétique » au monde, qui permet selon lui de vivre réellement. L’idée est de ne pas être toujours dans la performance et la mesure chiffrée de celle-ci.

Prendre le temps de se parler (échanger, débattre), de manger (slow food, convivialité), de découvrir des cultures et de faire des rencontres, de participer à des ateliers créatifs ou philosophiques... bref, autant de pratiques qui ne débouchent pas sur un enrichissement matériel mais qui contribuent au développement personnel des individus.

La place centrale des arts dans notre projet rejoint également cette notion de gratuit "nécessaire".


Retrouver du sens


À l’instar de nombreux mouvements citoyens, nés en réaction aux dérives d’un ultra-libéralisme et d’un modèle de société hyper-individualisé, nous avons ressenti le besoin de retrouver du sens et d’agir en contribuant à changer le monde dans lequel nous vivons. Dans le prolongement du mouvement des Indignés, mais aussi dans le cadre plus général du développement durable, nous voulons chercher des solutions et devenir des bâtisseur·ses, des « tricoteur·rices » d’une nouvelle société.

Nous pensons que cette remise en question sociétale passe par un retour au sens, par une responsabilisation des citoyen·nes et des entreprises et par un mode de vie plus conscientisé.

Nos partenaires

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